La chanson dit « Don’t look back » ; moi je dis « Même pô peur ! ». Il suffit d’un petit scrolling dans le répertoire approprié pour faire remonter toutes les fragrances d’une époque qui prêterait à sourire aujourd’hui. Oui, il y avait des graphistes pros sur Amiga, Apple et Atari avant même les années 1990. Dans cette maudite période où tous les crayonneurs (à présent convertis soi dit en passant ^^) nous prenaient pour des mutants artificiels incapables de raisonner l’art dans leurs soi-disant standards. Nous étions la peste noire du crayon à papier, la varicelle des gouaches et multiple gonorrhées d’autres médias classiques.
Moi je m’en foutais pas mal en fait, trop heureux de caresser dans le mauvais sens du poil la jalousie de ces aigris. J’étais dans ma période transition, avec l’Amiga boosté comme pas possible d’un côté et ce PC au système d’exploitation bien pourri mais aux application géniales. Il n’était donc pas rare que je crobarde sur le Commodore pour ensuite passer le dessin dans le monde PC pour l’achever à coup de PhotoStyler (un Photoshop No Calques pour résumer ;)).
J’avais été un peu éprouvé par toutes ces années de limitation tant en résolution (640×512 maximum) que couleurs (16 seulement dans cette haute résolution !). L’autre détail d’importance était cette entrelacement du signal vidéo dans ces dites hautes résolutions, imposant une baisse de fréquence d’affichage traduite simplement en un scintillement permanent de l’écran. Une fatigue visuelle qui rendait 4 heures de travail sur Amiga totalement éprouvantes ! Mais j’aimais bien cet engin. L’évidente efficacité de son Deluxe Paint. Les balbutiements dans les logiciels de 3D. Et les montages multimédia interactifs.
Le divorce s’est signé fatalement, sur une panne de disque dur. De ce jour, ayant perdu pas loin de 70% de mes productions, je n’ai pas eu trop à me forcer pour placer de meilleurs espoirs dans le PC. Déjà, c’est moi qui le montais. Quand le hardware n’est pas un secret, on se détend rapidement pour prendre contrôle du matériel. De surcroit, j’avais bien retenu la leçon et investissais rapidement dans l’archivage des données sur disques optiques. 1994 à 1996 a été une grosse période de douleurs, entre habitudes à changer et nouveaux outils à tester pour trouver les plus satisfaisants. Mais ces 2 ans ont été suffisants pour mettre en place une base efficace et recommencer à produire du média sans douleur.
Cette image est issue des démos que je faisais en cours car l’école, elle, était toujours équipée d’Amigas. Du bon vieux Tout-à-la-souris pour essayer de démontrer que par quelques astuces de brosses et d’outils il était parfaitement possible d’offrir un rendu moins Pixel Art à ses créations. De bons moments en voie d’extinction face à un fascinant programme d’un certain Adobe commençant à faire fureur en cette époque…