La collection iXiXi
Essentiellement faites de photographies, cette collection a débuté autour des années 2000. C’est à cette époque que j’ai commencé à tâter du boitier, même si les photographes de l’époque pouvaient toujours de marrer : se battre avec un capteur numérique qui vous sort du 320×200, ça vous fait une vignette propre en résolution VGA mais sûrement pas un 10x15cm digne de ce nom. Mais l’évolution a été rapide et, excepté pour le porte-monnaie, cela a été plaisant.
Je vous passerais donc les dits « appareils numériques » innommables de l’époque avec leur résolution toute pourrie jusqu’à l’arrivée de ce merveilleux bridge à objectif inclinable autour de 2004. Je dois avouer que j’ai réellement commencé à faire de la photo au sens noble du terme avec cet appareil. Tout n’était pas rose pour autant : sortir du tirage en format supérieur au A4 demandait moult sessions de filtrages pour un rendu correct. Et la sensibilité à la lumière du capteur se cantonnait péniblement à 200, 400, parfois 800 ISO mais au prix d’un grain vidéo immonde et de bougés pas franchement adaptés aux photos de concerts par exemple.
Mais j’ai fait. Appris car jamais en ce temps là je ne me suis considéré comme photographe, à l’ombre de vrais pros pour qui je faisais des sites web d’ailleurs ^^. Je dois en remercier quelques-uns au passage car sans eux mon initiation aurait été sûrement plus longue et puis il y a toujours ces nombreux trucs qu’on mettrait des années à découvrir seul et qui dévoilés en 10 secondes deviennent immédiatement utilisables.
La maitrise des photos est rapidement devenue un impératif pour pouvoir développer mes travaux en communication. Objets, produits, endroits… une grande partie commerciale avec beaucoup de demandes. Et comme je trainais souvent avec l’appareil avec moi, il y avait donc ces Fameux Instantanés.
L’instantané est sûrement le plus poétique des domaines de la photographie. On attrape une image au vol, incertain de la capture, puis généralement on l’oublie. La plupart finissent archivées sans motiver quelques nouveaux visionnages. Mais si l’on prend la distance, qu’on laisse reposer, et que l’on revient à pas de loup sur ces « preuves de crime », parfois la surprise peut être grande et révéler un cliché qui sort du lot.
Quand je trie un set d’images, je le fais généralement de suite après la prise de vue et je sais exactement quels seront les 2-3 visuels à extraire. Le reste part dans « le caveau ». Un stockage dans un coin, le temps de se faire oublier et de revenir dessus avec un regard neutre, comme si c’était la première fois que l’on voyait ces photos. C’est là généralement que sautent au visage les fameux instantanés ! Souvent, on regrettera tantôt quelques limitations de l’appareil qui a pourri une scène idéale parfaitement irrattrapable ou juste son propre empressement qui a fait négliger quelques réglages vitaux. Puis on tombera sur La Mauvaise Bonne. Celle que seul l’auteur peut percevoir correctement dans la sous exposition, le mauvais cadrage ou je ne sais quel autre flou.
La Mauvaise Bonne est toujours synonyme d’espoir car avec un peu de technique il est souvent possible de retaper un cliché pour offrir son oeil au spectateur. C’est un peu comme ramener à la vie quelque chose d’inerte. Faire une petite victoire d’une vision partagée.
La collection iXiXi est essentiellement faite de ces instantanés et fameuses Mauvaises Bonnes. Contrairement aux autres séries, je n’ai rien cherché à mettre en scène. J’étais juste là et j’ai déclenché. Dans des moments aussi divers que spontanés. En résulte une collection basée sur l’époque qui diffuse à qui sait les voir des sentiments fragiles. Cette époque c’est la période 2000 – 2010, beaucoup de moments importants pour moi… mais je vous laisse regarder, c’est plus explicite.
La collection disponible représente dans son intégralité une quarantaine de visuels environs certifiés « 2K Generation ».