Ces dernières années, je dois avouer que les photographies ont largement pris le dessus sur les créations dessinées. C’est sans complexe que j’ai décidé de me concentrer sur cette partie, pour deux excellentes raisons. Primo, je ne me suis jamais considéré comme photographe. Vous savez, le complexe du gars qui sort en post-production les travaux des autres et qu’on estime jamais bon à rien d’autre que pousser des boutons sur un ordinateur ? C’était ça. Pourtant, ça n’a jamais empêché prés de 15 années de photos numériques sorties personnellement incluant du gros comme l’on dit. L’autre motif était purement lié aux moyens, au matériel. L’image numérique est déjà un gouffre en investissements, nécessitant toujours d’avantage de puissance pour pousser plus loin les réalisations. C’est la principale raison qui a fait que tout ce temps je me suis contenté d’appareils dits milieu de gamme, polyvalents mais efficaces, sans avoir toutes les caractéristiques que souhaitent les professionnels. Et j’ai aimé. Beaucoup. Car quand les limites de ce que vous voulez faire sont tenues par celles du matériel, ça vous force à aller plus loin, innover, pour quand même sortir le visuel que vous espérez. De surcroit, j’ai adoré tant ces limitations que les défauts de tous mes appareils… probablement ce qu’on appelle le coefficient affectif, qui rend si dur la mise au placard ou la revente après ces longues années de service…
Ceux qui connaissent un peu mes travaux savent que je travaille essentiellement dans le figé. Une scène, une situation… il y a peu de choses que j’attrape en mouvement, n’étant pas ce que l’on appelle photographe de reportage. J’aime à poser mes scènes et éclairages tranquillement. Mais la maitrise de ces environnements ne me suffit plus. Il me faut donc d’autres choses, des terrains d’expérimentations non maitrisés. Histoire de les dompter. Histoire, pour respecter le contrat Faustesque de tout créatif, d’apprendre encore ^^.
Le photo-reportage est donc un domaine que je taquine actuellement. Instantanés. Photos d’action. Autant de terrains pour rendre l’acquis ridicule face aux ratés ;). Après tout ce temps, j’ai enfin eu la possibilité d’accéder à du matériel dit professionnel. Un boitier numérique full frame, pas tout récent, lourd comme un veau, mais offrant rapidité de mise au point et sensibilité que je n’avais jamais connu. J’ai par contre mis 3 ans pour acquérir les 3 optiques nécessaires pour avoir un set polyvalent, apte à s’adapter à toute situation ou demande. Adieu 18-55mm passe-partout ; ce sont désormais le bon vieux 28-300 mm, le 50 mm fixe et le récent 16-35 mm qui m’accompagnent en toute situation. Et j’avoue me sentir parfaitement nanti désormais ^^.
Lors d’une récente balade sur les hauteurs de Grenoble, j’ai pu m’amuser à ce genre d’images, les action shots, dont je ne suis vraiment pas habitué. C’est un petit hélicoptère, bas sur la ville, qui a attiré mon attention. Et j’ai pu tester à ce moment imprévu la capacité tant du boitier que du 28-300 mm quasiment totalement déployé pour capter le vol. Pour bien comprendre la situation, je vous ai joins sur l’image une carte situant ma position et la zone visée pour vous donner une idée… et je ne cesserais jamais de remercier la stabilisation active de l’objectif qui a rendu cette prise de vue à main levée parfaitement efficace ^^.
« Grabbing the mechanical fly » – La Tronche, Grenoble, France – 2014