C’est qu’ils m’avaient foutu une sacrée frousse tous les deux quand du haut de mes 10 ans j’étais allé voir le film interdit à mon age. Ouep, belle collaboration entre ce merveilleux réalisateur, Ridley Scott, capable de vous faire flipper plus d’une heure durant sur les plans furtifs d’une bestiole pas sympathique et toujours présente sans qu’on la voit vraiment. Et puis cette artiste hors norme qui a porté au rang de beauté ce que d’autres pendant trop longtemps jugeaient affreux : H. R. Giger.
On a beau dire, le papa du design Bio Mécanique a ouvert une belle porte par force d’insistance. Les corps sont beaux. Les machines sont belles. Il fallait bien que tôt où tard quelqu’un mélange les deux. Et c’est ce qu’a fait Giger avec brio pendant de longues années, influençant nombre de personnes passionnées d’images comme moi. Là où certains se seraient installé dans un certain confort il est allé plus loin. Avec les objets, le sexe et bien sûr la dérision.
Les gens qui ont fait appel à ce designer / illustrateur ne se sont pas trompé. Au delà des caprices d’artiste il y avait une empreinte que nous garderons tous pour toujours. Pour moi, il sera un des rares m’ayant fait passer de l’envie à la réalisation, jalousant un peu ses créations que je croyaient mienne jusqu’à le découvrir. Je me rappelle de ce cahier de crobards, au collège, qui fascinait les autres camarades de classe… à l’intérieur, des pages et des pages de vaisseaux spatiaux inspirés de Chris Foss et autres films. Et puis aussi ces aliens, récurrents et de plus en plus détaillés, déjantés au fil des croquis entassés. Un jour ce cahier stocké dans la classe de dessin a étrangement disparu… j’espère que le ou la fan qui l’a dérobé l’a conservé car malgré la naïveté c’était là une des poutres qui m’ont construites.
Merci monsieur Giger pour toutes ces années de délire partagées et ces redéfinitions de canons de beauté qui devenaient ennuyeux.