2016 arrive. 18 années que je m’évertue à donner au site un maximum de contenu à partager. Vient un moment où il convient de faire la part des choses. Le Shop, la section supposée vendre mes visuels n’est toujours pas rentabilisée, ce qui fait que le temps passant je ne peux plus lui payer les mises à jour du code nécessaires à garantir la sécurité de son fonctionnement. C’est également un fardeau supplémentaire qui consomme du temps que je n’ai plus vraiment, raison pour laquelle son contenu va migrer dans la partie principale du site, ici. Il ne disparaitra pas immédiatement mais jusqu’à nouvel ordre l’ajout de nouveau contenu est stoppé.
Ceux qui me suivent depuis longtemps essuieront peut être quelques reposts durant la transition mais c’est pour la bonne cause. Un esprit sain dans un site web sain ;). Et puis la vente d’image peut se faire directement par contact ; vous n’avez pas ici de ces intermédiaires collants qui doivent demander à… pour répondre à toute demande sortant des sentiers battus. De l’image bio’ en quelque sorte : directement du producteur à qui la veut.
Il reste le problème des stock images que ne sais plus trop où mettre. Pas vraiment envie qu’elles viennent parasiter celles que j’aime à vous présenter ici, tout en voulant les conserver accessibles pour le public particulier que cela concerne. A cet instant, je n’ai toujours pas décidé si je les faisais migrer dans un cloud privé ou tout simplement sur DeviantArt. La seconde option me semble fort probable. On verra…
Au sujet des projets, c’est un peu moins glorieux. L’échec de la mise en route des livres que je planifiais d’éditer me laisse un goût amer… ce truc auquel nous, artiste, n’avons pas vraiment droit commence à émerger : le doute. Et si je faisais juste de la merde en fait ? De la galerie instagram-like ? J’avoue parfois me poser la question car après tout ce temps à apprendre, explorer et maitriser des techniques j’ai parfois l’impression que le terme « travail » autour d’une image n’a plus vraiment de sens aujourd’hui. Pourtant les faits sont là : plus de 20 berges à bosser dans ce domaine ça représente des montagnes de visuels produits. Je ne parle pas des ébauches et autres clichés en série dont on extraira « la bonne », non, je vous parle d’images prêtes à l’exploitation car sinon je m’exprimerais en centaines de milliers. Donc si ces bonnes étaient imprimées sur du papier de 2mm d’épaisseur, cela représenterait une sympathique tour visuelle d’environ 120 mètres de haut… vertige de l’amour.
« Love is a bitch » peut on lire parfois et il m’arrive de me dire que ce n’est pas faux. J’ai tout donné à cette aventure qui finalement ne m’a rapporté ni gloire, ni argent, ni ces relations saines qu’on s’imagine un peu naïvement quand on commence l’escalade de ce mont. J’ai été à tour de rôle fumiste, génie, trublion, et toutes ces choses nécessaires pour partager une certaine vision. Mais la sensation que tout cela n’aboutis à rien commence à sincèrement m’étouffer. Certes j’adore le chemin parcouru, toutes ces choses apprises, essayées, ratées, recommencées, re-ratées, les réussites par accident aussi et les improbables aboutissements. Mais là je fatigue. Vraiment.
J’aime à me dire qu’il me faudrait un attaché de presse, ou au moins une personne pour s’occuper de toutes ces choses que je persiste à refuser. Ces mondes de demi-vérités et de transactions qui ne concernent en rien mon univers de rêveur. Vieillir est déjà assez pénible, permettez moi de refuser de grandir.
Donc voilà où va le site pour 2016. De la refonte pratique plus qu’esthétique et aucune garantie que du contenu nouveau continuera de se déverser par flots. A défaut de tout envoyer balader j’ai besoin d’un break, d’un moment où je pense autrement qu’en instants à capturer, ne serait-ce que pour m’occuper un peu de moi même, chose qui n’est plus arrivée depuis le siècle dernier je crois. Ne résumez pas pour autant ce pamphlet comme un énième anéantissement d’artiste à cause de métiers qui évoluent ou de domaines que s’approprient improprement quelques fumistes certifiés. Non, j’ai juste besoin de redécouvrir qu’il est possible de s’appuyer en toute confiance sur ces choses si souvent absentes de mes images : les gens. Et peut être y arriver. Et peut être rebooter…
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