Il existe une chose que tous les gens qui travaillent l’image sur cette planète ont en commun. Peu importe leur spécialisation, leur talent ou l’endroit. Et cette chose universelle est tout simplement ce à quoi on doit notre présence ici : le soleil.
Que je shoote dans un milieu exotique, une zone urbaine ou un intérieur, il sera là dans la plupart des cas et connaitre ses meilleurs horaires deviendra vite une évidence. Pour ma part, j’ai 2 moments préférés dans la journée, de petites fenêtres de temps qui offrent à mon goût les plus fabuleuses lumières.
Le voile levant du matin est assez génial mais rapidement changeant. C’est d’avantage un instant à capturer qu’une ambiance posée. Jusque vers 10 heures j’estime qu’on a encore une lumière convenable si le ciel n’est pas uni d’azur.
L’autre période, ma favorite, ce sont ces 2 heures précédant le couché de soleil. L’intensité perd beaucoup et les ombres s’étirent. Les volumes s’étendent et se contractent au fil des perspectives. On y trouve facilement « l’instant parfait » où tout sera équilibré, du moins sur pellicule car l’œil aura lui déjà compensé pour faire durer la journée. Cela mènera à des situations étranges où l’humain taquinant la pénombre en pleine installation devra anticiper la sensibilité beaucoup plus développée d’un capteur numérique qui saura mettre la scène à sa réelle valeur.
Oui, j’aime beaucoup ce moment de la journée, surtout qu’il rappelle que l’échec y est définitif, rendant tout instant mal capturé hors de portée d’un public, prisonnier des seules pensées de son auteur.
« Sans titre »
Portrait recadré en tiers panoramique, léger traitement I.R. en post-processing. Modèle : Tatiana T.